Animaux Venimeux et Venins

Tác giả: Marie Phisalix

Nhà xuất bản: Paris

Năm xuất bản: 1922

Số trang: 697

Ngôn ngữ: fr

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Il suffit de parcourir les tables des deux volumes que Mme Marie Phisalix vient de publier sur les animaux venimeux et les venins pour constater combien le cadre de ces importantes questions s’est élargi dans ces dernières années. Naguère le nombre des animaux réputés venimeux était très restreint: en dehors des Serpents, qui fournissaient la masse prin-cipale des travaux relatifs au sujet, on ne citait guère comme venimeux que les Scorpions, quelques Araignées, la Salamandre, le Crapaud et les Abeilles, parmi les espèces terrestres: la Vive et la Synancée parmi les poissons marins. Aujourd’hui, Mme Phisalix, ayant à faire un plan d’extension de la fonction venimeuse, consacre aux Invertébrés et aux Poissons tout un volume, qui comprend neuf chapitres : Protozoaires, Coelentérés, Echinodermes, Vers et Crus-tacés, Arachnides, Insectes, Mollusques, Poissons. Le tome deuxième comprend trois chapitres principaux : Batraciens, Lé-zards, Serpents, et deux autres d’une extension moindre, l’un sur ce curieux Mammifère ovipare d’Australie, YOrnithorhynque, dont le mâle seul possède une arme venimeuse, l’autre qui traite du rôle biologique des venins et de leur emploi en thérapeutique. Aux progrès réalisés depuis 30 ans dans la connaissance des animaux venimeux et des venins, les docteurs Césaire et Marie Phisalix ont apporté la contribution personnelle de plus de 200 publications. Leurs recherches ont toutes été exécutées dans les laboratoires du Muséum d’Histoire naturelle, auquel elles font grand honneur. -> Césaire Phisalix, qui avait été en 1876-77, un de mes meilleurs élèves à l’École du Val-de-Gràce, dut, après la campagne de Tunisie, et par raison de santé, quitter la médecine militaire; il se consacra dès lors aux recherches de science pure. Ses premiers travaux sur les venins remontent à 1888, moment où il entra au Muséum d’His toire naturelle dans le laboratoire du professeur Chauveau, comme Aide-naturaliste, titre transformé quelques années plus tard en celui d’Assistant. Ses travaux sur lesovenins des Abeilles, des Scor-pions, des Batraciens et des Serpents sont devenus rapidement classiques. Il eut l’heureuse fortune de découvrir au Muséum, en collaboration avec M. Gabriel Bertrand, la vaccination, puis la séro-thérapie du venin de la Vipère aspic, tandis qu’à l’institut Pasteur de Lille, M. A. Calmette découvrait celle contre le venin de Cobra. Ces découvertes, qui remontent à 1894 ont eu, comme on le sait, les résultats les plus heureux au point de vue de la sérothérapie antivenimeuse, qu’elles ont inaugurée. En 1894, l’Académie des Sciences décernait à MM. C. Phisalix et C. Bertrand le prix Monlyon (Physiologie) « pour l’ensemble de leurs travaux sur les venins, formant la base scientifique de la séro thérapie antivenimeuse ». En 1898 sur un rapport du Professeur Bouchard, elle décernait à C. Phisalix un prix Bréant, pour l’ensemble de ses travaux sur les venins et les animaux venimeux. La mort prématurée de Césaire Phisalix, survenue en 1906, a été une grande perte pour la Science, et a compromis la publication de l’ouvrage qu’il avait projeté d’écrire avec sa dévouée collaboratrice. Heureusement Mme Phisalix a montré dans cette épreuve et devant cette tâche un grand courage; elle a continué seule les recherches commencées avec son mari, et a réalisé dans d’excellentes condi-tions le projet fait en commun. Dans ses recherches personnelles, elle a mené de front l’Anatomie comparée des appareils venimeux, la Pathologie et la Physiologie de 'l’envenimation, l’étude spéciale des venins, celle de l’immunité naturelle et de la Vaccination dans les divers groupes zoologiques, et principalement chez les Batraciens, les Lézards et les Serpents. Les faits nombreux qu’elle a découverts, et ceux qu’elle a coor-donnés, lui ont permis de fixer le sens général de la fonction veni meuse : le venin est d’abord utile à l’individu venimeux lui-même comme source principale de son immunité naturelle; il est secon-dairement utilisable à l’attaque de la proie, ainsi qu’à la défense de l’individu et de l’espèce; enfin il crée l’immunité chez les espèces sensibles.